Cet amour provoque l'horreur par sa démesure (« fureurs » v. 17) et par son caractère inhumain puisqu'incestueux : Phèdre utilise elle-même une hyperbole pour le désigner, v. 18 : « le comble des horreurs ».
La réaction d'Œnone est celle du spectateur, une réaction physique d'horreur : « tout mon sang dans mes veines se glace » v. 23, avec l'utilisation d'une métaphore.
Puis elle exprime un sentiment de pitié pour Phèdre : ainsi, l'emploi de cinq apostrophes qui disent l'accablement profond d'Œnone : « Ô désespoir ! Ô crime ! Ô déplorable race ! /Voyage infortuné ! Rivage malheureux ! » v. 24-25 ; et une question rhétorique : « Fallait-il approcher de tes bords dangereux ? » v. 26. Il s'agit ici d'une série de personnifications qui rejettent la responsabilité de cet amour sur la famille de Phèdre, sur le voyage puis sur le pays dans lequel elle s'est installée. Donc Œnone accuse elle aussi le destin.
La réaction d'Œnone est celle du spectateur : réaction physique d'empathie pour Phèdre, par l’adjectif « déplorable » pour caractériser « sang » et « race » aux vers 15 et 24, au sens de « qui inspire des sentiments de douleur, de tristesse, de compassion ». Par métonymie, c'est bien Phèdre qui est elle aussi « déplorable ».
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